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Ce que la vie m’a appris de Georges Séguy, préface de Bernard Thibault

Ce que la vie m’a appris de Georges Séguy, préface de Bernard Thibault aux Éditions de l’Atelier en collaboration avec l’IHS CGT, 208 pages, 17 euros

« Ce livre est une friandise », affirment en avant-propos Élyane Bressol et François Duteil au nom de l’Institut d’histoire sociale (IHS) de la CGT, à l’origine de la parution d’un témoignage posthume de Georges Séguy (1927-2016), en librairie le 21 septembre, mais disponible à la Fête de l’Humanité dès ce week-end. Le ton malicieux, volontiers rieur en fait un document inclassable, davantage portrait vivant que testament d’un homme qui a vécu plusieurs vies en une seule : résistant, déporté puis dirigeant politique et syndical de premier plan, jusqu’à devenir le secrétaire général de la CGT à l’orée des grandes grèves de Mai 1968. Ce que la vie m’a appris, préfacé par Bernard Thibault, qui fut, de 1999 à 2013, un de ses successeurs à la tête du syndicat, a été réalisé à partir d’une série d’entretiens filmés de Georges Séguy, effectués en juin 2000 chez lui, dans le Loiret.

À l’occasion du changement de siècle, l’ancien responsable syndical y raconte « sans fil conducteur préétabli » sa traversée du XXe siècle, sous forme de souvenirs des expériences de vie qui ont compté pour lui. De son enfance au cœur des luttes antifascistes et du Front populaire, dans une famille engagée de la banlieue toulousaine où « les questions syndicales et politiques prenaient une certaine place », jusqu’au « choc » de l’exécution des 27 de Châteaubriant en 1941 qui décide de son engagement dans la Résistance, Georges Séguy refait le parcours intime de l’engagement qui a forgé toute sa vie. Jusqu’au souvenir pétrifiant de sa déportation à Mathausen, où le pire – l’horreur de la « corvée de morts » au crématoire – se mêle au meilleur de la solidarité maintenue grâce à la Résistance dans le camp. Georges Séguy raconte son retour « dans la vie, la liberté », à la Libération, et sa prise de responsabilités syndicales dans les années qui suivent, marquées par la scission de la CGT en 1947, sa rencontre méconnue avec de Gaulle en tant que dirigeant syndical cheminot en 1958, et les leçons qu’il a tirées de l’aveuglement stalinien dont le PCF « a tardé à tenir compte (…) pour la recherche de son propre cheminement ».

Mais c’est surtout dans la deuxième partie du livre, dans laquelle il livre ses réflexions sur « l’empreinte » de Mai 1968 et les « désillusions des années 1980 », que Georges Séguy éclaire le plus le présent. « Je suis de ceux qui pensent qu’il ne faut pas redouter de regarder avec beaucoup de lucidité et de volonté de vérité notre passé (…) pour se saisir de tout ce qui est instructif pour aller encore de l’avant », confie le syndicaliste. S. C.

Sébastien Crépel journaliste

La « friandise » légère et grave que nous laisse Georges Séguy Mercredi, 13 Septembre, 2017 L’Humanité

Article publié le 13 septembre 2017.


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