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Communiqué de presse CRISE AGRICOLE

Co m i t é Ré g i o n a l Br e t a g n e C . G . T .
h t t p : / / w w w . c g t - b r e t a g n e . f r /
Communiqué de presse CRISE AGRICOLE
Une nouvelle fois, le monde agricole est mobilisé pour s’opposer aux conséquences d’une crise structurelle. L’agriculture, base de la filière ali
mentaire fait sa révolution et sacrifie des centaines,voire des milliers d’agriculteurs
et leur famille.
Cette situation est devenue intolérable, chacun peut le comprendre.
Les conséquences sociales sont lourdes, autant pour les salariés que pour les agriculteurs.
Leur nombre diminue, mais paradoxalement la production ne faiblit pas.
Parce que ce sont des choix qui ont conduit à cette situation, il existe nécessairement des solutions pour orienter l’agriculture vers un système plus vertueux, plus environnemental, plus social.
Or ce n’est pas, pour le moment, le chemin pris pour orienter les évolutions de l’agriculture, puisque les mesures d’urgence demandées depuis des années, consistent à faciliter la fuite en avant et compenser les pertes issues d’un système productif en fin de vie.
Cela veut-il dire qu’on est à la fin de l’agriculture ?
Sûrement pas, mais la course à la productivité montre ses limites et se traduit vers un renforcement des grandes exploitations où les objectifs n’ont plus rien à voir avec le sens d’une agriculture faite pour nourrir le peuple. La fin des quotas laitiers en est l’illustration, ainsi que le débat sur le prix de vente du porc.
Les demandes du monde agricole visent à aller encore plus loin dans l’ultra productivisme au détriment, parfois de la qualité, mais surtout du respect de l’environnement, du développement social, d’une agriculture durable.
La Cgt a déjà dénoncé cette situation qui conduit à restructurer l’industrie agroalimentaire en supprimant l’emploi de milliers de salariés tout en aggravant
les conditions de travail de celles et ceux qui restent.
La colère exprimée par celles et ceux qui sont les victimes de cette stratégie économique est sans aucun doute légitime. Mais ce n’est pas vrai pour l’ensemble du monde agricole, et les crises sont aussi des moyens de restructurer le secteur. C’est le constat d’une histoire mouvementée, particulièrement en Bretagne.
Les millions d’aides publiques obtenus dans les moments de tension n’ont pas permis de produire une agriculture raisonnée, bien au contraire, elles ont laminé ce secteur pour en faire des entreprises agricoles capitalistes qui sont aujourd’hui dans ce mouvement de détresse.
Alors détresse, sûrement pour certains, mais pas pour tous.
Cette tentation de vouloir faire croire que nous sommes toutes et tous dans le même bateau est devenue centrale sur notre région, parfois avec ou sans bonnet, quel que soit sa couleur.
Mais à y regarder de plus près, certains de ceux qui mènent la barque, échappent depuis longtemps au déclin agricole.
Le choix de l’action appartient et responsabilise ceux qui le décident.
En bloquant les grands axes routiers, le monde agricole vise aussi le monde du travail. Est-ce le bon adversaire, surement pas ?
Dans cette période, les clivages sont déjà trop nombreux et génèrent trop de haine entre des couches sociales qui auraient pourtant intérêt à discuter ensemble.
Ces divisions conduisent à l’oppositionet au rejet de l’autre.
Pourtant le monde continue d’avancer, le capital se développe en créant toujours plus de pauvres, de misères et d’exclusion.
En s’attaquant au domaine public, donc au biende tous, les agriculteurs font le choix de renforcer les divisions alors que les solidarités devraient permettre de trouver les solutions.
D’un côté, on met en prison et on licencie ceux qui luttent pour leur emploi et leur travail, d’un autre on laisse détruire les biens publics...
Les salariés, victimes des blocages, ne doivent pas l’être doublement par des retenues de salaires ou autre récupération.
Aujourd’hui, la question de la juste rémunération du travail est cruciale, tant pour les agriculteurs que pour les salariés. En ne réglant pas cette question,la société continuera à se diviser et se déstructurer.
C’est ce système ultra libéral, qui consiste à baisser à tous les niveaux le prix des produits de base des producteurs et les salaires, qui conduit à cette situation.
Une des solutions réside dans l’élaboration d’un juste prix social et environnemental des matières premières pour développer une filière vertueuse et
durable.
De surcroit, la constitution d’un prix à la consommation va essentiellement aux bénéfices des grands groupes de la distribution et à une fiscalité qui n’a cessé de progresser ces dernières années.
L’exemple du lait est significatif : 30 cts au producteur, 1€ à la vente
La boucle est bouclée, ce sont les mêmes qui triment au travail, qui perdent leur travail, et qui financent ce système.
Les principaux groupes qui dominent l’agriculture et l’agroalimentaire se portent bien et font des bénéfices.
C’est aussi vers eux que doit s’orienter la colère.
La solution réside dans l’élaboration d’une autre agriculture, libérée des libéraux,
pour lui redonner du sens dans un monde qui évolue où l’humain doit être au cœur des choix.
Rennes, le 28 janvier 2016

Le Secrétaire du Comité Régional
C.G.T. Bretagne
Thierry GOURLAY
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Article publié le 1er février 2016.


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