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6 mars : 80 ème anniversaire de la réunification de la CGT

Juin 36, l’union fait la force

Réunification de la CGT (CGT confédérée, socialiste et CGT-U, communiste) intervenue le 6 mars 1936 au congrès de Toulouse.

Pour mémoire, la centrale créée en 1895 s’était déchirée en 1921 en plusieurs tendances à la suite de la révolution bolchevique. Les « révolutionnaires » avaient quitté la CGT pour se regrouper dans la CGT-U. Plus de 200 000 adhérents avaient disparu du total des effectifs par suite de la scission.

« Il faut revenir, explique Charles Ramain, au 12 février 34 pour remonter aux sources de cette réunification, quand les manifestants des deux cortèges contre le fascisme, CGT et SFIO d’un côté et CGT-U et PC de l’autre, se retrouvent place de la Nation et fusionnent les défilés aux cris de “Unité ! Unité !” »

Les aspirations unitaires de la base auront raison de la scission. Les discussions dureront deux ans et se concluront avec la réunification actée le 6 mars 1936. L’effet est immédiat. En termes d’effectifs, alors que les deux confédérations n’atteignaient pas 800 000 syndiqués, la CGT réunifiée compte plus de 3 millions d’adhérents à la fin de l’année 1936, plus de 4 millions au printemps 1937. En termes de dynamique, cette réunification, espérée, réclamée par la base ouvrière et syndicale a aussi, estime-t-il « à titre personnel », sans doute généré des effets positifs sur les élections législatives du 3 mai puis sur les luttes qui, loin de s’atténuer, se propagent et se multiplient.

« Quelle leçon, s’enthousiasme-t-il. Quand les négociations de Matignon s’ouvrent le 8 juin, la gauche est au pouvoir, mais les grèves paralysent la France. » Il y voit une CGT en phase avec la base. Une CGT libre de ses mouvements, respectueuse des décisions du congrès d’Amiens de 1906, qui faisait de l’indépendance syndicale par rapport aux partis politiques la condition essentielle de son exercice. Le promoteur de cette motion d’indépendance, Keufer, ne disait-il pas que, si les partis politiques ont pour rôle de gérer, celui du syndicat est de revendiquer, quel que soit le parti au pouvoir ?

Parce que les salariés n’attendaient pas tout du politique, poursuit-il, et parce que la CGT n’est pas restée l’arme au pied, le syndicat réunifié a été l’interlocuteur efficace à Matignon du patronat et du gouvernement. Le seul d’ailleurs. La CFTC, créée en 1919 et unique confédération « concurrente » n’a pas appelé à la grève et n’a pas participé à Matignon. Ce n’est pas exagérer que de considérer que juin 1936 se confond avec la CGT, qui a alors montré l’étendue de sa puissance revendicatrice à travers l’unité syndicale.

Article publié le 6 mars 2016.


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